La CGT écrit au président de la Métropole

à Monsieur Bruno Bernard

Copie à : Mme Zémorda KHELIFI, Vice-Présidente aux Ressources Humaines, Mme Anne JESTIN, DGS

Monsieur le Président,

Le 10 décembre 2021, la CGT vous a adressé un courrier pour vous alerter sur la souffrance des agent.e.s, le malaise qui règne partout auprès des personnels, le tout dans un contexte sanitaire anxiogène ; mais aussi sur la dégradation du dialogue social, avec des mesures qui ne sont pas à la hauteur des espérances. Nous avions sollicité un rendez-vous dans les premiers jours de janvier 2022, car pour nous il était urgent que des décisions soient prises rapidement.

Vous avez pris la décision de rencontrer fin février, les secrétaires généraux de chaque organisation syndicale représentée à la Métropole de Lyon.

Cette deuxième rencontre depuis votre prise de mandat permet enfin à notre syndicat, de vous faire part des revendications des agent.e.s tant en ce qui concerne leur carrière avec la mise en place des lignes directrices de gestion, que leurs conditions de travail avec le télétravail mais aussi les déménagements et aménagements, que leur situation personnelle professionnelle avec la réorganisation métropolitaine qui a fortement modifié les collectifs de travail et les missions des agent.e.s, sans réelle concertation, sans prendre en compte leurs propositions, et sans accompagnement.

La CGT porte de nombreuses revendications, pour l’ensemble des agent.e.s, revendications jamais entendues dès lors qu’elles sont évoquées en instances ou lors des réunions de dialogue social organisées par l’administration.

Par exemple, votre personnel technique est confronté à des conditions de travail détériorées, et par là une dégradation du service rendu à la population dans le fonctionnement des services de la collecte des ordures ménagères, par le manque flagrant de chauffeurs où il y a de réelles difficultés à recruter par le manque d’attractivité du poste.

Ainsi, les agents soumis aux astreintes dites hivernales, sont toujours en attente de régularisation financière, car les services de nettoiement, de la collecte voire de la voirie effectuent non pas des « astreintes de sécurité » qui est une appellation détournée par votre administration dont le résultat produit un dommage pécuniaire pour les agents concernés, et ce depuis 2015.

Des dysfonctionnements sur les méthodes de management sont identifiés dans certains services. Management autoritaire, agressif envers des agent.e.s qui se saisissent du registre santé et sécurité au travail ! Et la réaction de l’autorité métropolitaine est de faire résoudre les problèmes identifiés par ceux qui les créent !

En matière de rémunérations, afin de faire face à l’inflation, de lutter contre la baisse du pouvoir d’achat des fonctionnaires, qui subissent depuis plus de 11 ans le gel du point d’indice, la CGT attend de votre majorité gauche plurielle une augmentation conséquente du régime indemnitaire pour tous, et non un saupoudrage pour quelques-uns.

Si l’augmentation du point d’indice est le fait d’une décision gouvernementale, la politique de valorisation financière au sein de la métropole n’est pas satisfaisante et il y a un manque flagrant d’équité envers les agent.e.s. C’est votre choix et nous le regrettons. La CGT a fait des propositions permettant de mettre en place des moyens financiers supplémentaires pour les agents.

Cela permettrait d’en finir avec l’inégalité de traitement instaurée par vos prédécesseurs. Comme vous le savez, il demeure à la Métropole trois régimes indemnitaires, deux selon la collectivité d’origine, c’est-à-dire soit de l’ex Grand Lyon, soit de l’ex Département du Rhône, et un pour les agent.e.s recruté.e.s après la création de la Métropole le 1er janvier 2015.

La CGT demande l’attribution de la prime d’intéressement à 600 € pour tous comme le permet la loi, sur la base de laquelle a été attribuée une prime aux agents de l’IDEF.

La CGT revendique également une augmentation générale, du régime indemnitaire de grade, en fonction des grilles indiciaires, progressif avec les échelons afin de garantir aux agent.e.s une évolution plus régulière pour faire face au coût de la vie.

Par ailleurs, nous demandons l’intégration de la prime de fonction dans le régime indemnitaire de grade pour lever les freins à la mobilité en cas de changement de poste.

La Métropole a choisi l’application stricte de la réforme de Transformation de la Fonction Publique, excluant ainsi la consultation des élu.e.s du personnel en amont des décisions. Or, nous avons pu relever des erreurs dans la reconstitution de la carrière de certains agents qui auraient pu être évitées (années de formation oubliées par exemple).

En matière de conditions de travail, comme vous le savez, une vague conséquente de déménagements est en cours, qui vise à implanter de nombreux services notamment à la Tour de la Part-Dieu et à l’Hôtel de Métropole dans le cadre du réaménagement des différents niveaux : force est de constater que le dialogue social est quasi inexistant sur l’aménagement des espaces. La CGT vous alerte vivement sur les difficultés réelles pour travailler en plateau, car avec le développement des réunions en visio, ce mode d’organisation en open space n’est plus adéquat, que ce soit pour participer à des réunions à distance, que pour se concentrer : il est donc indispensable d’agencer des bureaux fermés.

Nous vous rappelons également que la CGT refuse tout recours à l’organisation des espaces de travail en flex office (c’est-à-dire pas de bureau affecté à l’agent.e), car de nombreuses études l’ont déjà démontré, ce mode d’organisation est facteur de stress et de souffrance au travail et casse les collectifs et les repères. Il s’agit donc de réfléchir à des espaces de travail comprenant des surfaces par agent.e plus grandes, ainsi que des salles de réunion en nombre suffisant permettant la participation en visio et garantissant le confort de travail de l’ensemble des agent.e.s présent.e.s sur un même lieu. Cette attention aux espaces de travail permettrait de répondre aux besoins des agent.e.s dans le cadre de l’accomplissement de leur mission de service public.

Plus spécifiquement en matière de télétravail, en plus du forfait équipement, la CGT avait demandé une indemnité de télétravail journalière comme le prévoit le décret de juillet 2021, et mise en place dans certaines collectivités territoriales, couplée à l’attribution d’un ticket restaurant pour tous les télétravailleurs le ou les jours de télétravail, pour celles et ceux qui n’en bénéficient pas habituellement.

Vous avez été confronté à la crise sanitaire qui a été un événement touchant un grand nombre de personnes, et nous avons dû tous nous adapter pour affronter cette situation. L’exécutif a mis en œuvre la gestion de cette crise sans précédent et l’ensemble de votre personnel a mis en application toutes les mesures sanitaires en vigueur.

Si nous comprenons que cette circonstance exceptionnelle a été prioritaire pour vous, et a tenu la première place, nous espérons que le dialogue social après cette rencontre du 28 février pourra être instauré de manière régulière et que vous prêterez une attention suivie des demandes formulées par les représentants de votre personnel.

En conclusion, nous vous informons que les agent.e.s auront un retour de notre entrevue et connaissance de ce courrier.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, nos respectueuses salutations.

Djamel MOHAMED, Secrétaire Général, CGT Métropole

Anne-Marie SANCHEZ, Secrétaire Générale, UFICT CGT

Mohammed TAHAR, Secrétaire Général, CGT STEPCI

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